Schématisation cinématique

Introduction

Notion de Mécanisme et de Solides

Définition

On appelle mécanisme, un ensemble de pièces mécaniques reliées entre elles par des liaisons, en vue de réaliser une fonction déterminée.

Nous admettrons que les pièces mécaniques peuvent être modélisées par des solides indéformables.

Exception : les pièces dont la fonction est de se déformer (ressorts, joints, etc...)

FondamentalSolide indéformable

Le solide indéformable possède une masse constante et un volume dont les limites sont invariantes quelles que soient les actions extérieures auxquelles il est soumis.

Exemple : la bielle du micromoteur est supposée indéformable ↔ la distance entre ses points A et B est constante .

Paramétrage de la position d’un solide

Pour connaitre la position de tous ses points dans l’espace, il suffit de connaitre la position d’un repère lié à ce solide.

Notons Équation en notation Latex : R\left(O,\vec{x},\vec{y},\vec{z}\right) le repère de référence et Équation en notation Latex : R\left(O_1,\vec{x_1},\vec{y_1},\vec{z_1}\right) le repère lié au solide.

La position du solide dans l’espace, est déterminée par 6 paramètres indépendants :

  • Position du point O1 dans R : 3 coordonnées

  • Orientation de Équation en notation Latex : \left(\vec{x_1},\vec{y_1},\vec{z_1}\right) par rapport à Équation en notation Latex : \left(\vec{x},\vec{y},\vec{z}\right) : 3 angles

FondamentalDegré de liberté d’un solide

On appelle « libertés » d’un solide par rapport à un référentiel, les mouvements indépendants de ce solide pour passer d’une position à une autre.

Il existe deux mouvements élémentaires entre les solides :

  • Le mouvement de TRANSLATION (RECTILIGNE) : les trajectoires de tous les points du solide sont des droites parallèles.

  • Le mouvement de ROTATION : les trajectoires de chaque point sont des cercles coaxiaux.

ATTENTION : Pour définir un mouvement, il est nécessaire de fixer une référence. La notion de mouvement est toujours relative : c’est le mouvement d’un système par rapport à un référentiel (ici défini par le repère R).

On dit que le solide possède des degrés de liberté, chacun contrôlés par :

  • Soit un paramètre de position linéaire = translation

  • Soit un paramètre de position angulaire = rotation

Exemple

Par exemple, dans un repère Équation en notation Latex : R\left(O,\vec{x},\vec{y},\vec{z}\right), on pourra les noter :

  • Tx, Ty et Tz pour translations selon les axes Équation en notation Latex : \vec{x}, Équation en notation Latex : \vec{y} et Équation en notation Latex : \vec{z}

  • Rx, Ry et Rz pour rotations autour des axes Équation en notation Latex : \vec{x}, Équation en notation Latex : \vec{y} et Équation en notation Latex : \vec{z}

Remarque

Un solide possède au maximum 6 degrés de liberté et au minimum 0.

Le schéma cinématique, à quoi ça sert ?

Définition

Par définition, un mécanisme est composé de plusieurs sous ensembles reliés entre eux par une ou plusieurs liaisons.

  • Mais la lecture des plans d'ensemble n'est pas toujours aisée et il est utile d'en simplifier la représentation.

  • Lorsque le mécanisme n'existe pas (phase de conception), on a besoin d'un schéma illustrant le fonctionnement attendu sans toutefois limiter le concepteur dans les formes et dimensions à concevoir.

Que faut-il donc représenter ?

Le schéma cinématique doit représenter le plus fidèlement et le plus simplement possible les relations entre les différents groupes de pièces.

On trouvera donc :

Des groupes de pièces représentés sous forme de « fils de fer ». On les appelle aussi « blocs cinématiques » ou aussi « classes d'équivalence ».

Des liaisons normalisées situées au niveau de chaque contact entre les groupes de pièces.

Des exemples…

ExempleLe serre-joint

ExempleUn étau

Mais comment fait-on tout ça ?

Les liaisons normalisées

Introduction

Avant de détailler la méthode, voyons d'abord quelles sont les liaisons normalisées, comment on les distingue et comment elles sont représentées.

Il y en a 11 au total.

La Liaison encastrement

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Encastrement

0

0

Translation(s)

0

Rotation(s)

Simulation

La liaison pivot

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Pivot

1

0

Translation(s)

1

Rotation(s)

Simulation

La liaison glissière

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Glissière

1

1

Translation(s)

0

Rotation(s)

Simulation

La liaison hélicoïdale

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Hélicoïdale

1

1

Translation(s)

1

Rotation(s)

Remarque

La liaison hélicoïdale ne permet qu'un seul degré de liberté puisque les 2 mouvements relatifs ne sont pas indépendants.

On dit qu'ils sont conjugués.

Simulation

Le pivot glissant

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Pivot glissant

2

1

Translation(s)

1

Rotation(s)

Simulation

La liaison sphérique à doigt

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Sphérique à doigt

2

0

Translation(s)

2

Rotation(s)

Simulation

La liaison appui plan

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Appui plan

3

2

Translation(s)

1

Rotation(s)

Simulation

La liaison rotule

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Rotule

3

0

Translation(s)

3

Rotation(s)

Simulation

La liaison linéaire annulaire

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Linéaire annulaire

4

1

Translation(s)

3

Rotation(s)

Simulation

La liaison linéaire rectiligne

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Linéaire rectiligne

4

2

Translation(s)

2

Rotation(s)

Simulation

La liaison ponctuelle

Fondamental

Nom de la liaison

Degrés de liberté

Mouvements relatifs

Représentation normalisée

Vues planes

Perspective

Ponctuelle

5

2

Translation(s)

ou

3

Rotation(s)

Simulation

Méthode d'élaboration

Les étapes

MéthodeÉtape 1 : Repérer les groupes cinématiques

  • Colorier les classes d'équivalences sur le plan d'ensemble.

  • Recenser les pièces composant chaque groupe. (les pièces élastiques à exclure)

MéthodeÉtape 2 : Établir le graphe des liaisons

Relier par un trait les groupes ayant des contacts quels qu’ils soient.

MéthodeÉtape 3 : Identifier les liaisons entre les groupes

  • Déterminer la nature du ou des contacts entre les classes d’équivalence.

  • Et/Ou observer les degrés de liberté entre les groupes concernés.

  • En déduire la liaison normalisée correspondante (centre et axe).

MéthodeÉtape 4 : Construire le schéma cinématique minimal

  • Choisir un point de vue de représentation (plan).

  • Repérer la position relative des liaisons (au centre du contact réel).

  • Placer les liaisons sur les points identifiés précédemment.

  • Relier les liaisons entre elles en respectant les blocs (couleurs).

  • Terminer l’habillage du schéma.

Exemple

ExempleSchéma cinématique d'un étau

SimulationÉtape 1 : Repérer les groupes cinématiques

Ce repérage s’effectue en observant le plan d’ensemble ou le mécanisme lui-même s’il est à notre disposition. Sur le plan, la meilleure méthode consiste à colorier d’une même couleur les groupes de pièces en liaison encastrement.

Recenser les pièces de chaque groupe.

Groupe 1 : 1 ; 2 ; 3 5 (en rouge)

Groupe 2 : 3' ; 4 ; 6 (en jaune)

Groupe 3 : 5 ; 9 (en bleu)

Groupe 4 : 7 (en vert)

SimulationÉtape 2 : Établir le graphe des liaisons

Le graphe des liaisons a pour but d’établir les relations existant entre les groupes identifiés précédemment. On va donc, de manière systématique observer les contacts éventuels entre groupes.

Relier par un trait les groupes ayant des contacts quels qu’ils soient.

SimulationÉtape 3 : Identifier les liaisons entre les groupes

  • Déterminer la nature du ou des contacts entre les groupes et/ou observer les degrés de liberté entre les groupes concernés.

  • En déduire la liaison normalisée correspondante (centre et axe).

(Cliquer sur l'image ci-dessous pour faire avancer l'animation)

SimulationÉtape 4 : Construire le schéma cinématique

  • Choisir le point de vue le plus explicite pour le schéma (plan x,y).

  • Repérer la position relative des liaisons (au centre du contact réel)

Maintenant, vous n'avez plus besoin du plan…

  • Placer les liaisons sur les points identifiés précédemment.

  • Relier les liaisons entre elles en respectant les blocs (couleurs).

  • Terminer l'habillage du schéma.

Votre schéma est terminé !

Compléments…

Modélisation des roulements

Principe

En fonction des indications de comportement fournies par les constructeurs, nous proposons de modéliser la liaison entre bague intérieure et bague extérieure des différents roulements de la manière suivante :

Type de roulement

Modélisation

Désignation

Vue plan

Illustration

À billes

Rotule

À deux rangées de billes

Pivot

À rouleaux cylindriques

Linéaire annulaire

À aiguilles

Pivot glissant

À rotule

Rotule

À rouleaux coniques

Rotule

Butée à billes ou à rouleaux

Appui plan

Modélisation des engrenages

Schématisations

La normalisation indiquée ci-dessous permet de représenter schématiquement les engrenages et les chaînes cinématiques usuelles.

Schémas cinématiques (normalisation)

roue extérieure

roue intérieure

roue conique

roue et crémaillère

denture extérieure

denture intérieure

engrenages droits

engrenages coniques

roue et vis sans fin

Liste des raccourcis clavier

Liste des fonctions de navigation et leurs raccourcis clavier correspondant :

  • Bloc Suivant : flèche droite, flèche bas, barre espace, page suivante, touche N
  • Bloc Précédent : flèche gauche, flèche haut, retour arrière, page précédente, touche P
  • Diapositive Suivante : touche T
  • Diapositive Précédente : touche S
  • Retour accueil : touche Début
  • Menu : touche M
  • Revenir à l'accueil : touche H
  • Fermer zoom : touche Échap.